7 heures du matin, la température est fraîche et une brume recouvre le lit du Mékong. Nous quittons Luang Prabang pour un trajet de 200km direction le petit village de Pakbeng. L’équipage nous fourni de belles couvertures pour nous protéger du froid. C’est parti pour 10 heures de bateau.

Au bout d’un moment, le bateau s’arrête pour que nous puissions visiter la grotte de Pakou, creusée sur le flan de la falaise calcaire. Cette grotte est remplie de plusieurs centaines de statues de Bouddhas et a servi de cachette à la famille royale pendant la guerre.

Finalement, le soleil se lève et nous découvrons au fil des méandres du Mékong de magnifiques paysages et de la forêt vierge à perte de vue. Une grande sérénité se dégage de ces paysages incroyables. Nous pouvons observer la vie des villageois au bord de ce fleuve et même des éléphants. Souvent, ces villages ne sont pas raccordés par la route et les habitants n’ont que le fleuve comme moyen de communication.

La journée touche à sa fin et nous arrivons finalement dans ce petit village perdu de Pakbeng qui se résume plus à une seule petite rue qu’à un village. Nous passons une nuit dans une petit chambre sans grand confort.

Le lendemain, un français qui s’occupe d’un centre de sauvegarde des éléphants vient nous chercher en tuk-tuk et nous amène près du Mékong. Nous prenons une pirogue pour rejoindre l’autre rive et après quelques minutes de marche, nous découvrons 3 magnifiques éléphants prêts pour nous faire découvrir leur région. Ces dernières années, il y a eu beaucoup d’abus sur l’exploitation, touristique ou non, des éléphants. Les protecteurs des éléphants militent pour interdire aux touristes de monter sur le dos de ces pachydermes. Nous questionnons le propriétaire du parc à ce sujet et ce dernier nous explique qu’il est bénéfique pour des éléphants en captivité de se promener et de maintenir une activité régulière. Il n’accepte pas des groupes de touristes à la chaine et les éléphants font maximum 2 balades par jour. Les cornacs nous aident à prendre place et nous voilà parti, chacun sur notre éléphant, sur un petit sentier à travers une jungle dense.

C’est très impressionnant de voir la complicité des cornacs avec leur animal de compagnie :-). Ils les guident uniquement par la voix et par de petits coups au moyen de leurs pieds derrière les oreilles. Les éléphants sont très sensibles et ont vite peur s’ils croisent un autre animal sur leur chemin, c’est pourquoi les cornacs sont munis d’un lance-pierre pour chasser ces intrus.

Après une boucle d’environ une heure, nous remercions nos montures par une distribution de leur friandise préférée, à savoir des bananes. Les cornacs nous font une démonstration de débardage, puis direction le Mékong pour un bain bien mérité. Quel plaisir de voir ces monstres de muscles barboter dans l’eau. Nos enfants en profitent pour les mouiller et monter une dernière fois sur leur dos. Quelle expérience magnifique, qui nous l’espérons, restera longtemps dans leurs mémoires.

Le lendemain, départ pour une nouvelle journée de navigation. Le temps est toujours magnifique et nous rencontrons une famille française qui voyage également avec leur enfants. A notre grande surprise, notre embarcation s’arrête dans un des ces petits villages qui borde le Mékong. Les enfants du villages nous accueillent dès notre arrivée et nous constatons tout de suite l’extrême pauvreté matérielle de ses habitants.

Leurs habits sont troués et certains enfants sont même les fesses à l’air. Notre accompagnant du bateau nous explique leur mode de vie. Le principal problème est sanitaire, surtout lié à l’eau qui n’est pas toujours propre à la consommation. La sensation de gêne est bien présente parmi les voyageurs. Nous nous sentons passablement démunis par rapport à ces gens qui, pour une fois, n’ont pas l’air très heureux. On ne peut pas dire qu’ils sont tristes ou se lamentent, loin de là, mais on sent que la vie n’est pas facile pour eux et que leurs besoins primaires ne sont pas toujours comblés. En rejoignant notre bateau, nous ouvrons nos sacs dans la précipitation pour leur laisser quelques habits. Le bateau part déjà et c’est trop d’émotions pour Maxime qui n’arrive pas à exprimer tout ce qu’il vient de ressentir et ne comprend pas notre geste de donner « ses » habits. C’est le cœur lourd que nous quittons ce village.

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